Publié le 31 Août 2014

Vous allez dire c'est un crétin ce jupi, et bien oui, car pas assez d'avoir basculé sur la nouvelle version d'over blog, je suis si idiot que je sais pas m'en servir

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Rédigé par La Cachina

Publié le 31 Août 2014

La Tantine a un sacré don pour l'écriture

Je viens de lui piquer les texte se rapportant à mon petit être fragile qui n'a pas encore fait les fameux " Tourtons du champsaur"

Je suis sur qu'elle va me tuer

Ce texte appartient en totalité à Tante Victorine

PATRICK A LA MONTAGNE. PATRICK A LA MER

17/10/2011 07:13


4h30
Patrick comprit que cette nuit encore il ne dormirait pas.
Pas plus que les nuits précédentes.
Telle une toupie, il tournait et se retournait dans son lit.
Sa vie défilait en une suite de souvenirs confus qu'il ne pouvait contrôler.
Et ce satané vieux réveil qui faisait un tic-tac d'enfer, l'horripilait. Il devait s'en débarrasser depuis longtemps, mais n'arrivait jamais à s'y résoudre, tant il détestait jeter les choses qui pouvaient encore bien servir.
Des reflexes et des comportements des années 70, où les maîtres mots étaient, décroissance, peace and love, libertad. Ces belles années de joie où il circulait dans sa vieille 2CV décapotée, ses longs cheveux flottant au vent, ses chemises à fleurs et ses pantalons pattes d'éph' qui séduisaient toutes les jolies auto-stoppeuses rencontrées sur sa route.
Elles devenaient toutes émoustillées, quand Patrick leur répondait: yes I 'm going to Saint-tropez !
Elles étaient si belles, si douces et si consentantes, et ne demandaient qu'à faire lui donner du plaisir.

5h
Trop de pensées se bousculaient maintenant dans sa tête, des amis trop tôt disparus, un mal être permanent, des tourments, des fièvres, de mauvaises analyses sanguines.
Il réalisait au cours de ses nuits sans sommeil, des recettes qu'il avait tant de plaisir à transmettre à son entourage. Des pâtés, des saucisses, des confiseries, des conserves, le tout provenant exclusivement de son terroir.
Son épouse se désolait de tout ce gras, ces éclaboussures sur les murs, toutes ces miettes, ces casseroles et plats noircis, et n'avait de cesse que tout ne redevienne rutilant, bien astiqué et bien briqué.
Patrick n'en avait cure et continuait inlassablement de frire, cuire, ébouillanter, brider, et rissoler.

Le réveil indiquait 5h20.
Un pâle rayon de lumière commençait à s'accrocher aux voilages.
Il tentait de suivre les conseils d'une amie sophrologue: respire profondément et lentement, chasse les mauvaises pensées, visualise des champs de fleurs dans lesquels s'ébattraient de jolies jeunes filles semblables à ces fillettes nubiles que David Hamilton a immortalisées à tout jamais.
Mais rien de tout cela ne favorisait l'endormissement, rien.
Il aurait pourtant été facile d'envoyer la main vers la boîte de Lexomil, mais Patrick avait lu les effets indésirables et cela l'inquiétait.
Un timide rayon de clarté transperçait maintenant la douce pénombre.

5h30.
Pendant que Patrick s'enfonçait dans une douce torpeur, des souvenirs plus lointains encore le plongèrent dans un nuage de coton blanc, blanc comme la neige, de gros flocons si gros, si doux, les flocons de sa belle enfance à la montagne .
Oh ! la délicieuse odeur qui parvient maintenant à ses narines.
Le voilà redevenu ce petit garçon qui doit braver l'intempérie pour se rendre à son école, il a si froid aux cuisses dans son petit pantalon trop léger, ses chaussures de cuir prennent l'eau, il tape l'un contre l'autre ses petits pieds gelés.
Il revoit bien cette rue de G... cet atelier de cuisine où il s'arrêtait tous les matins, qui sentait si bon et où il pouvait réchauffer ses mains glacées.
La patronne lui disait souvent: "Tu en veux un, de tourton, mon petit Patrick ?
- Oh oui ! Madame ! répondait-il avec bonheur, je le garderai jusqu'à la récréation de 10 heures.

Et il se régalait d'avance, se voyait déjà croquer le chausson tiède et doré, que les bons chrétiens appellent aussi le "coussin de Jésus"
Patrick dormait maintenant et rêvait. Il revoyait les grandes friteuses ou bouillonnaient les carrés de pâte farcis à la purée, au fromage, aux pommes en dégageant des vapeurs et des brumes si odorantes.
Il aurait aimé rester là tout le jour, dans cette moiteur, à regarder la jolie dame toujours souriante qui agitait ses mains et son corps comme si elle exécutait une danse, un ballet. Elle égouttait les tourtons avec son écumoire, puis les posait sur un papier sulfurisé et puis vite en replongeait d'autres dans la friture bouillonnante.
Elle était jolie la dame des tourtons, avec son tablier en broderie anglaise blanche et ses bras roses qui s'agitaient, qui s'agitaient.....
Le sommeil de Patrick devenait de plus en plus profond.
Il rêvait.
La belle dame des tourtons était maintenant tout près et penchait sa tête vers lui.
Il ne la reconnut pas tout de suite. Elle était toute nimbée de lumière et portait un chapeau pointu d'où s'échappaient des fils d'or. Une fée peut-être ? La fée des tourtons ? Elle se mit à parler:
- Patrick, mon enfant, m'entends-tu ?
- Oui, Madame.
- La veux-tu la recette des tourtons ?
- Oh oui Madame, j'attends depuis si longtemps.
- Alors je vais te la donner, écoute bien, c'est la vraie, l'authentique, tu pourras la transmettre à ta descendance. Mais il te faudra acquérir un bon savoir-faire. Cette recette que tu as tant attendu, me vient de ma mère qui l'avait eu de sa mère à elle.
- Et vous madame, vous n'avez jamais eu d'enfant ?
- Non, mon petit Patrick, c'est un peu toi mon enfant
- Maintenant écoute mo
i bien:
Pour en faire 80 ou 100, il te faudra aller voir le meunier et lui demander
1kg de farine
Puis tu iras à la ferme et tu demanderas 200 gr de beurre un peu d'Astra tiède (!) et 2 oeufs.
Tu mettras du sel, de l'eau tiède et tu pétriras le tout.
La pâte devra être souple, et s'il le faut tu rajouteras de l'eau tiède
Tu laisseras reposer au moins 2 heures.
Tu étendras finement en grands carrés ou rectangles, en veillant à ce que la pâte ne colle pas.
Pendant le repos de la pâte, tu auras fait frire dans
l'huile, des poireaux émincés vert ou blanc peu importe.
Tu auras fait cuir
e des pomme de terre, puis les aura écrasés, puis mélangés avec les poireaux et l'huile qui en aura pris le parfum.
Il te suffira de poser des petits tas de cette pâte en rangées régulières sur la feuille de pâte, puis de recouvrir avec une autre feuile.
Tu appuieras fermement du tranchant de la main pour faire tes rangées, puis tu pourras utiliser la roulette pour découper en jolis carrés.
C'est le principe des raviolis que l'on fabrique dans les pays chauds, mais tu les connaîtras un jour, toi aussi.
Tu plongeras tes petits coussins dans une belle friture, et tu veilleras à ce qu'ils soient à peine dorés.
Rappelle toi, mon enfant, que j'en faisais aussi aux épinards, au fromage, aux pruneaux, à la
confiture.

Lorsque Patrick se réveilla 10 heures et quelques plus tard, il sut seulement qu'il avait très bien dormi et qu'il se sentait enfin heureux.


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Après ce petit récit intitulé "Petit Patrick à la montagne qui se les gèle" voici:
"Patrick II ou divagation sentimentale dans la cité corsaire"

1er Episode:

L'auto, petite mais bien vaillante encore (c'était une AX Citroën de l'an pèbre) peinait dans les derniers virages des Maures en direction de la Garde-Freinet.
La nuit n'était pas complètement dissipée, le jour pointait au travers des chênes et des pins maritimes étalés en couches successives à peine visibles dans la brume matinale.
Patrick, après une longue nuit d'insomnie et de tourments, avait subitement décidé de sauter dans sa petite voiture et foncer en direction de Saint-Tropez où il avait passé les plus belles années de son enfance. Il avait pris juste le temps de jeter dans une glacière, un petit casse-croûte constitué de ses propres préparations culinaires. Deux tranches de pain aux céréales, une petite caillette, une tranche de poitrine roulée, un peu de broussin et un petit pot d'aubergines, à l'huile d'olive bien sûr. Il avait aussi sorti du congélateur le dernier morceau du gâteau pascal qui avait tant ravi ses invités.
Il s'était dit qu'il s'offrirait le luxe de ripailler tout seul sur la plage de Pampelonne, à côté du club 55 le restaurant de la jet set et avait emporté à cette intention une chaise pliante, une petite table de camping et une nappe à motifs provençaux pour faire joli.
Il serait donc le seul et unique " people et jetsetteur " hivernal.
Il voulait revoir la plage des Graniers, les Canoubiers, le chemin de Ste Anne, et le quartier où il avait vécu avec tant de bonheur.
Il voulait tenter de retrouver ses coins de cèpes, de girolles, de trompettes de morts, et voulait vérifier aussi que les promoteurs n'aient pas tout détruit aux alentours.
Il voulait revoir l'emplacement de son ancien collège, mais voulait surtout revoir les barques et les pointus du port de pêche, les vieux pêcheurs aux visages burinés toujours en train de blaguer sur le célèbre banc des menteurs.
Il n'avait pas voulu passer par la Garde Freinet, il ne voulait pas voir les bouquets de fleurs accrochés à la barrière métallique où des collègues pompiers avaient trouvé la mort en tombant avec leur camion dans le ravin en contrebas. L'enquête n'a d'ailleurs toujours pas abouti, quant aux causes de cet accident.
L'autre route qui passait par Sainte Maxime étant quasiment embouteillée en permanence, une précédente tentative l'avait d'ailleurs obligé à rebrousser chemin, il s'était donc résolu à passer par cette petite route que personne ne prenait jamais 20 ou 30 ans auparavant. Maintenant ce n'était que camions, autobus, camping cars poussifs, motos et puissants véhicules qui vous pousseraient dans le fossé s'ils le pouvaient.
Ayant traversé le petit village de la Garde Freinet à peine habité quelques années auparavant, la voiture fonçait maintenant dans la descente en direction de Grimaud et la mer.

Le soleil se levait doucement à l'horizon, le ciel devenait d'un bleu éclatant, mais il faisait bien froid: " oh ! qu'acos béu, vé, on dirait que le mistral va se lever " se dit Patrick " alors la photo que je veux faire n'en sera que plus belle. Il faut absolument que j'arrive à la prendre depuis la chapelle Sainte Anne, avec les pins, le village de San Troupès et son clocher ocre et jaune sur fond de mer bleu marine, avec pour toile de fond les alpes enneigés " Et puis: "es nourmau que fague frei en iver"




Le voilà maintenant arrivé à bon "parking du port"
Il n'y a pas grand monde en ce mois de février. L'entrée de la caserne des pompiers est fermée par un rideau métallique . Il s'y serait bien arrêté pour saluer ses anciens collègues.
A 3 pas de là, la Poste, le poumon de la ville, le coeur de saint Tropez, le centre de toutes les informations, cancans et potins, en pleine effervescence. Le camion du courrier déverse ses containers de lettres et colis que les facteurs pressés font rouler en riant et en racontant des blagues salaces.
C'est qu'ils sont rudement pressés les facteurs, car après la tournée rapidement expédiée, ils attaqueront la 2ème journée de travail, celle qui apporte bien du beurre dans les épinards: tailleurs de haies des richissimes propriétaires absents, nettoyeurs de piscines, tondeurs de gazon et ramasseurs de feuilles mortes.
Les pas de notre pèlerin le guident maintenant vers le port où il découvre avec effroi les énormes yachts qui bouchent la vue et défigurent le paysage. Des bronze-cul de riches avec piste d'atterrisage pour hélico, et piscine intérieure.
Quelle horreur !
Il fait le tour du port, en direction des modestes embarcations. La tartane est amarrée là, mais en piteux état. Arriveront-ils à la remettre sur pied, cet unique exemplaire en méditerranée, cette fierté tropézienne ?

" Sus vouastre pouchu, se sabès que lou capien es davans, l'arjau darnié e lei rèm à l'escaume, parlas un pau prouvençau. Mai aquéu que parlo d'étrave, de safran, d'aviron et de dame de nage, s'amerito pas d'embarca "

"Sur votre pointu, si vous savez que le capien est à l'avant, l'arjau à l'arrière et les rèm à l'escaume, vous parlez un peu provencal. En revanche, celui qui parle d'étrave, de safran, d'aviron et de dame nage, ne mérite pas d'embarquer"

2 ou 3 places d'appontement sont vides. Quelques courageux pêcheurs qui seraient donc sortis ?
Patrick décide de les attendre en prenant un café au bout de la jetée.
Touf ! touf ! touf ! en voilà un qui arrive. " ce n'est quand même pas le père Jouan , il doit être mort maintenant, ça doit être son fils ou son petit fils. Ben dis donc ! il n'y a pas grand chose dans les filets, à peine 2 ou 3 dorades et quelques rougets, ça lui fera juste de quoi payer le fuel "

Il fait maintenant le tour des rues aux boutiques hermétiquement closes pour la saison d'hiver. Les gérants sont tous à Courchevel, sans exception et les employés se font bronzer en Thailande ou à la Dominique, aux frais du contribuable. Après tout puisqu'on peut pointer au chômage par internet, il n'y a de raisons de s'en priver et de plus, du travail sur place en hiver il n'y en a pas.
Patrick se promène dans les rues désertées, il regarde les noms des rues, et se souvient: Francois Pelletier officier français, fusillé à Signes, Gabriel Peri, fusillé au Mont Valérien, Despas Jean, fondateur du maquis des maures, Francois Sibilli, Henri Seillon, et tant d'autres, tous morts pour la Patrie.

Il découvre aussi avec admiration de très belles portes anciennes, des niches votives protectrices des propriétaires des lieux, des plaques commémoratives patinées.
On peut affirmer sans se tromper que peu de visiteurs se soucient de ces événements là, ni des fêtes votives, ni du folklore local, la seule préoccupation est de foncer sur le port devant la brasserie Sénequier en espérant voir une vedette de la starac' ou de Koh Lanta, une Loanna ou un chanteur éphémère du petit écran.

On ne s'étonnera donc pas de l'importance capitale que constitue la "Bravade" pour les Tropéziens de souche, qui trouvent ici l'unique occasion de se retrouver "entre eux exclusivement" de retrouver leur identité, leur fierté et leur passé, en honorant leur Saint Patron.

Patrick reprend la voiture et prend la direction du cimetière marin d'où la vue est d'une beauté à couper le souffle. Juste en bas, la plage des Graniers où il a tant nagé, couru et fait le fou avec les copains.
La plage des Canoubiers n'est pas loin, il s'y rend en garant son véhicule au bord du chemin. Les caniers sont toujours là, préservant la plage et lui conférant son cachet si particulier. Et toujours présents, comme dans son souvenir, les énormes tas d'algues malodorants où il se roulait, se vautrait, faisant s'envoler dans le mistral, des nuages de feuilles brunes.

Un peu loin, la madrague devenue célèbre entre temps, mais notre visiteur solitaire s'en fiche. Il a entendu dire que tout l'été des bateaux plein à ras bord de touristes font la navette devant chez B.B et un peu plus loin devant les villas de milliardaires ou plutôt appartenant à des sociétés qui louent ces demeures pour des sommes dépassant l'entendement. 70.000 euros /mois étant la moyenne pratiquée, et 150.000 si la conciergerie est assurée !

Patrick marche et rêve sur le nouveau ponton à côté de l'école de voile. Il regarde à travers les planches, comme quand il était petit, des fois que, par hasard, un poulpe frileux aurait trouvé refuge sous un rocher immergé, laissant dépasser quelques tentacules.
Le parc à moules a disparu.
Sur la plage, des bateaux sont sagement rangés sur leurs bers. C'est que le mistral , ici, quand il s'y met, vous envoie par le fond n'importe quelle embarcation mal amarrée.
Patrick ne savait pas, à l'époque de son enfance, que la jolie jeune fille à moitié nue, allongée entre les roseaux et remplissant des pages et des pages de son carnet, s'appelait Francoise Sagan et qu'elle écrivait peut-être " bonjour tristesse ". Q'un peu plus loin, tout au bord de l'eau et cachée par d'immenses palmiers, la villa "la palme" d'où s'échappaient les notes d'un piano, abritait le célèbre et discret maëstro Herbert Von Karajan. Et juste à côté, la maison de Julien Duvivier.
Elle est vraiment belle et sauvage la plage des Canoubiers, c'est la plage des tropéziens qui viennent se retrouver et pique-niquer en famille. Elle est, malheureusement devenue célèbre à cause du feuilleton débile "sous le soleil" (le bruit a couru que même tante Victorine a fait de la figuration dans ce navet, elle aurait même été doublure, mais elle prétend que c'était pour rigoler et que ça payait bien)
Il se rappelle d'une vieille dame qui passait matin et soir sur ce chemin, avec, dans son cabas, des boites de conserves ouvertes de ronron et canigou, et distribuant des portions de pâtée pour les chats pourtant bien grassouillets. Il ne savait pas ( et s'en fichait d'ailleurs ) qu'elle était une vraie comtesse, Madame de S.......
Un peu plus loin, au château de la Moutte, une autre Comtesse, tout aussi atypique, Madame la Comtesse Anne Ollivier Troisier de Diaz, petite fille d'Emile Ollivier, (dont la sépulture se trouve dans un rocher face à la mer) et arrière petite fille de Demosthène Ollivier ardent défenseur de la République. Son appartenance à la lignée de Franz Liszt, l'a incitée à organiser de magnifiques concerts nocturnes et magiques dans les jardins plantés de palmiers, magnolias, pins et vignes. La dite comtesse qui, ayant pris la tête d'une association de défense des plages, n'hésitait pas à aller au charbon en ramassant les mouchoirs en papiers, mégots, peau de melon et carapaces d'oursins, qui salissaient les plages de la Moutte des Salins et des Canoubiers. Elle en profitait quand elle avait du beau monde au château pour leur distribuer des gants en caoutchouc et hop ! tout le monde au turbin !
C'est pas la vie de château ici !
La Comtesse Troisier de Diaz aujourd'hui décédée, a légué la propriété au Conservatoire , non pas de musique mais du Littoral (pas folle mémé Annette) à charge pour ce dernier de perpétuer oeuvre et mémoire de leurs propriétaires successifs: musée, histoire, culture et concerts classique.

A suivre : Patrick à Ramatuelle ou la gaudinado au "club"


Charles Camoin (1879-1965)

On entend les 12 coups de midi résonner au loin. Patrick a un petit creux, il est temps maintenant de trouver un joli coin pour y déballer son croustet.
Il prend le chemin de Sainte Anne et ne manque pas de s'arrêter à la chapelle d'où la vue est sublime. Le ciel est d'un bleu éclatant, il n'y a pas un nuage à l'horizon, un petit voilier avance péniblement dans le vent, seul son petit tourmentin lui permet de maintenir le cap.
Il met ses pas dans les pas de ces peintres tombés amoureux de l'éblouissante lumière qui illumine le village par temps de mistral. Ils ont foulé le même sol, avec leurs palettes, leurs couleurs, offrant au monde entier des tableaux uniques.
Bonnard, Dufy, Dunoyer de Segonzac, Marquet et le plus tropézien d'entre eux: Paul Signac.



Une violente bourrasque de vent fait tomber la table de camping, un nuage de sable s'envole loin vers la mer. Une petite sieste s'impose quand même avant de de plier bagage.
Patrick trouve une barque retournée dans un coin bien à l'abri du mistral, s'y installe et s'endort très vite.
Soudain: vraoum ! vraoum ! un bruit d'enfer venant du ciel qui l'a projeté à terre.
C'est quoi c'délire ? se dit-il. La réponse lui parvient avec l'arrivée de 2 énormes canadairs.



Et Patrick se souvient de la première fois où il a vu ces monstres d'acier se poser avec tant de maitrise à la surface de l'eau, en affleurer à peine la surface, écoper puis remettre les gaz à fond, accélérer à mort en tentant de redécoller. Il avait eu envie de crier : allez, vas-y ! décolle ! décolle !
C'était ce jour là, il y a bien longtemps maintenant que Patrick s'était dit: moi aussi, un jour j'éteindrais des incendies, je serais pilote ou conducteur au volant d'un camion rouge qui foncerait toutes sirènes hurlantes: pinponpin ! pinponpin ! Je sauverais des vies, je sauverais des maisons et les animaux de la forêt prisonniers des flammes, un jour, moi aussi, je serais: "soldat du feu"

Mais aujourd'hui, il ne s'agit que d'un entrainement de la sécurité civile de Marignane.
Après 3 rotations, écopage - largage, les pilotes retournent à leur base avec leurs pélicans jaunes.
Patrick se rendort, il rêve: il est à côté de chez lui et discute avec son voisin, "a famous English actor" qui lui a permis de parler à la perfection la langue de Shakespeare.



Ils se racontent des anecdotes de cinema, d'inoubliables tirades d'acteurs, des blagues de réalisateurs, des séquences incroyablement osées:

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Rédigé par La Cachina